Nuit de la Solidarité : les résultats dans la Métropole du Grand Paris

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Dans la nuit du 23 au 24 janvier 2025, près de 4 000 bénévoles et 170 associations ont participé à la Nuit de la Solidarité à Paris et dans 30 communes de la Métropole du Grand Paris.

La Nuit de la Solidarité est une opération visant à décompter une nuit donnée les personnes sans-abri sur un périmètre. L’objectif est d’améliorer la connaissance sur le nombre de personnes sans-abri, ainsi que sur les besoins des publics sans solution d’hébergements, afin de pouvoir adapter les politiques publiques en réponse. Chaque personne sans-abri rencontrée se voit ainsi proposer de répondre à un questionnaire anonyme. Une initiative organisée par la Métropole du Grand Paris, en lien avec la ville de Paris et l'UNCCAS

L’opération s’est étendue à l’échelle métropolitaine à partir de 2022, rassemblant d’abord neuf communes volontaires, puis une trentaine de communes depuis 2023. L’Apur accompagne la démarche depuis l’origine et en analyse les résultats. Deux études sont publiées chaque année pour restituer les enseignements détaillés établis à partir de l’exploitation des informations recueillies. La reconduction annuelle de l’opération permet de suivre le nombre, la répartition territoriale et les profils des personnes sans abri, tout en approchant leur accès aux services et aux équipements. 

À Paris, 3 507 personnes sans-abri ont été décomptées lors de l’opération de janvier 2025, soit un nombre élevé au regard des précédentes éditions. Ce résultat témoigne d’une hausse du nombre de personnes sans-abri depuis la sortie de la crise sanitaire. Les personnes ont majoritairement été rencontrées dans les rues de Paris, mais un tiers d’entre elles l’ont été dans d’autres types d’espaces (gares, stations de métro et de RER, parkings, talus du périphérique, campements, bois…). 


En parallèle, 768 personnes sans-abri ont été rencontrées dans les 30 communes ayant participé à l’opération coordonnée par la Métropole du Grand Paris, un peu plus de la moitié dans les rues (54%), les autres dans d'autres lieux (campements, véhicules, parkings, hôpitaux, immeubles...). 

Pour la première fois, il a été possible de déterminer la façon dont sont installées les personnes sur leur lieu de sommeil : plus de la moitié des personnes rencontrées à Paris n’avait aucun abri (54%), plus d’un quart dormait en tentes (27%), 10 % dans des cabanes improvisées ou un véhicule, 9 % dans d’autres configurations. A l’échelle des 30 communes de la Métropole du Grand Paris, davantage de personnes dormaient dans une cabane (18%) en lien avec de grands campements, ou dans un véhicule (13%). 

De forts besoins sont exprimés, en particulier concernant l’accès un espace de stockage pour les affaires (62% des répondants parisiens indiquent ne pas y avoir accès en cas de besoin) ou à un accompagnement dans les démarches administratives et d’accès aux droits (52%), des besoins déjà identifiés lors des éditions précédentes. En 2025, deux nouvelles modalités de réponse ont été testées et arrivent en tête des besoins les moins bien couverts : plus de trois quarts des personnes interrogées indiquent ne pas avoir accès à un lieu pour trouver un emploi (75%) ou un lieu pour apprendre le français (76%) quand elles en ont besoin. Les mêmes besoins ressortent à l’échelle des 30 communes, de manière plus prononcée.

Enfin, les résultats de l’édition 2025 montrent des signes d’amélioration s’agissant de la fréquentation des services du quotidien : la part des personnes indiquant avoir fréquenté au moins une fois un point de distribution alimentaire ou un accueil de jour, ou avoir vu une maraude la semaine précédant le décompte augmente en 2025 par rapport aux éditions précédentes.