
Système de protection des inondations
La Métropole du Grand Paris agit localement, et sur l’ensemble du bassin versant, afin de protéger les populations et les biens contre les inondations.
Digues et protections locales
La défense de la Métropole du Grand Paris contre les inondations est notamment assurée par un ensemble d’un peu plus de 100 km de digues et murs anti-crues. Si elle en est responsable, la Métropole du Grand Paris en partage la gestion avec le Département du Val-de-Marne dans le cadre de conventions. Pour sa part, elle gère 64 km d’ouvrages. Conformément à la nouvelle règlementation, la Métropole a entamé en 2019 la démarche de régularisation des ouvrages de son territoire. Ainsi, au 30 juin 2024, la Métropole a obtenu le classement de 14 systèmes d’endiguement.
La Métropole hérite d’ouvrages dont l’état structurel est hétérogène, avec la nécessité de réaliser d’importants investissements de réhabilitation pour être pleinement fonctionnels et conformes à la nouvelle réglementation. Ces investissements lourds feront dans un premier temps l’objet de plusieurs actions inscrites au Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) de la Seine et de la Marne franciliennes 2023-2029, démarré à l’automne 2023, puis se poursuivront dans les prochaines décennies.
La Métropole du Grand Paris a également récupéré la gestion de 500 ouvertures, associées à des protections amovibles anti-crues de types batardeaux, aqua-barrières, bastaings bois, madriers bois et sacs de sable, à Paris, dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis.
Pour la maintenance des équipements existants et l’acquisition de nouveaux batardeaux, un marché a été notifié en janvier 2022. Cela a permis d’inventorier les équipements et ouvertures de l’ensemble des ouvrages métropolitains, effectuer les déménagements nécessaires vers de nouveaux dépôts, notamment celui de la Métropole à Gennevilliers renforcé en 2025, par un deuxième dépôt à l’est du territoire, ou encore procéder aux premières opérations de maintenance. En 2024, de nouveaux batardeaux ont été acquis sur des systèmes d’endiguement régularisés, notamment à Villeneuve-la-Garenne, Noisy-le-Grand, Boulogne-Billancourt ou encore Meudon ; le programme de maintenance a été renforcé et des travaux de rénovation d’ouvertures ont été effectués.
Pour la gestion des batardeaux, c’est-à-dire les montages et la surveillance en période de crue ainsi que les montages à blanc réglementaires, un marché a été notifié en novembre 2022. Dans ce cadre, plusieurs montages à blanc ont été réalisés en 2023, notamment à Paris et à Villeneuve-la-Garenne.
Ces montages à blanc ont été complétés par un exercice à grande échelle réalisé en novembre, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne. Cet exercice s’est déroulé sur 14 jours et 2 nuits, du 15 novembre au 2 décembre 2024. 108 (en complément des 241 testés en novembre 2023) équipements de types batardeaux, bastaings bois, madriers bois et sacs de sable ont été testés. Cet exercice permettra d’élaborer un programme de maintenance et travaux à court et moyen terme.
L’exercice a aussi permis aux équipes qui réalisent les montages des batardeaux d’être formées aux spécificités des protections amovibles utilisées sur certains secteurs.
Enfin, 5 montages ont été réalisés en partenariat avec les équipes du Département du Val-de-Marne, à Ivry-sur-Seine, dans le cadre de la gestion partagée du système d’endiguement SEI-04.
Gestion de crise
La Métropole du Grand Paris n’exerce pas la compétence gestion de crise. Cependant, étant gestionnaire des ouvrages et des protections amovibles au sein du périmètre métropolitain, elle se doit d’informer les communes de l’atteinte des différents niveaux réglementaires de sollicitation des digues et de monter les protections anti-crues avec l’aide de ses prestataires ainsi que des services techniques communaux.
L’astreinte, activée les soirs de semaine et les week-end permet d’assurer la surveillance des niveaux de la Marne et la Seine, le déclenchement de la surveillance des ouvrages, l’installation des batardeaux ainsi que l’information des partenaires, communes et de l’Etat en cas d’atteinte des niveaux règlementaires de sollicitation des digues des systèmes d’endiguement.
Dans le cadre de la surveillance des niveaux au-préalable et pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’astreinte Inondation limitée initialement de novembre à juin, a été prolongée sur l’ensemble de l’année.
L’année 2024 a été marquée par plusieurs épisodes de crues de la Marne de différentes intensités. En particulier, deux épisodes notables ont provoqué l’atteinte du niveau de protection (niveau jusqu’auquel la responsabilité de la Métropole est engagé) du système d’endiguement MAR-01 (Champs, Gournay, Noisy Le Grand) (fin février/début mars et mi-octobre). Au total, le seuil de déclenchement de pose des batardeaux a été dépassé à 9 reprises. Le seuil de vigilance du Plan de Gestion de Crise Inondation (PGCI) a été dépassé pendant 138 jours (sur 365 soit 38% de l’année 2024). Le seuil d’alerte a été dépassé à 3 reprises (début mars, début avril et mi-octobre).
Pour se doter d’outils de gestion de crise, la Métropole poursuit la mise en place d’un Plan de Gestion de Crise Inondation (PGCI) ainsi qu’un outil dynamique pour le suivi de la mise en place des protections amovibles sous la forme d’une cartographie dynamique. Cet outil a pour objectif de :
- Constituer une base de suivi des ouvertures et équipements,
- Rassembler l’ensemble des ouvertures à fermer en temps de crue des systèmes d’endiguement,
- Faciliter le suivi de l’avancement du montage des protections par nos partenaires et prestataires.
- Avoir un outil simple, rapide et efficace à utiliser en cellule de crise inondation.
Casier pilote de la Bassée
Le site pilote constitue une première étape expérimentale d’un aménagement global de stockage des eaux de la Seine en cas de crue allant de l’Yonne à l’amont de la Métropole. Il est implanté dans le département de Seine-et-Marne et représente une surface de 372 hectares avec une capacité de stockage d’environ 10 millions de m³ pour une protection attendue jusqu’à 15 centimètres à Paris lors d’inondations. La Métropole a alloué 43,1 millions d'euros au projet du Casier pilote de la Bassée depuis 2018. Elle finance ainsi un tiers du montant global de l’opération, devenant le deuxième financeur après l’État. Le chantier s’est poursuivi en 2024 pour entrer dans une phase de test avant sa réception prévue en 2025.
La protection en amont
L’Établissement Public Territorial de Bassin (EPTB) Seine Grands Lacs contribue à l’aménagement et l’animation du bassin versant de la Seine à l’amont de la Métropole. Celle-ci a octroyé en 2024 une cotisation annuelle de 4,5 millions d’euros à l’EPTB Seine Grands Lacs. Elle participe également aux investissements pour l’entretien des lacs réservoirs pour lequel elle a alloué 4.5 millions d'euros en 2023.
Aujourd’hui, ce sont non seulement les quatre grands lacs réservoirs gérés par l’EPTB Seine Grands Lacs qui participent à la protection du périmètre métropolitain, mais également toutes les actions menées en amont du territoire. En 2024, la Métropole a poursuivi, avec les chambres d’agriculture et l’EPTB, le travail de préparation des chartes locales qui s’appliqueront afin d’indemniser les agriculteurs dans le cadre d’aménagements de sur-inondation. Le projet « Eau et Agriculture Durables du Châtillonnais » a également vocation à rémunérer les pratiques agricoles favorables à la préservation des zones d’expansion des crues.
Organisation de la compétence GeMAPI
La Métropole exerce sa compétence directement mais également :
Au travers de ses adhésions aux syndicats de rivières : le Syndicat Intercommunal pour l’Assainissement de la Vallée de la Bièvre (SIAVB), le Syndicat Intercommunal pour l’Aménagement Hydraulique de la Vallée de l’Yvette (SIAHVY), le Syndicat mixte pour l’Assainissement et la Gestion des Eaux du bassin versant Yerres-Seine (SyAGE), le Syndicat de l‘Orge, les syndicats porteurs de Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) et à l’Établissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs depuis le 1er janvier 2021 ; par ses conventions « loi FESNEAU » signées avec les départements du Val- de-Marne et de Seine-Saint-Denis ; et par sa délégation « Entretien des cours d’eau » avec le syndicat du Morbras.